Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/224

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Le roi. — Eh bien, c’est de sa réponse que dépend la paix que vous sollicitez avec tant d’ardeur.

Le roi de France. — Je n’ai parcouru tous ces articles que d’un œil rapide. S’il plaît à Votre Grâce de nommer quelques lords parmi ceux qui sont présents à ce conseil, pour les relire avec nous, et les examiner avec plus d’attention, nous allons, sans délai, accepter ce que nous approuvons, et donner sur le reste notre réponse décisive.

Le roi. — Volontiers, mon frère. — Allez, mon oncle Exeter, et vous aussi, mon frère Glocester ; et vous, Warwick, Huntington, suivez le roi ; et je vous donne le plein pouvoir de ratifier, d’augmenter, ou de changer, selon que votre prudence le jugera avantageux à notre dignité, tous les articles compris ou non compris dans nos demandes ; et nous y apposerons notre sceau royal. (A la reine.) Voulez-vous, aimable sœur, suivre les princes, ou rester avec nous ?

LA REINE. — Mon gracieux frère, je vais les suivre. Quelquefois la voix d’une femme peut être utile au bien, lorsque les hommes se débattent trop longtemps sur des articles trop obstinément exigés.

Le roi. — Du moins laissez-nous notre belle cousine. Catherine est l’objet de notre principale demande, et cet article est le premier de tous.

la reine Isabelle. — Elle est libre de rester.

(Tous sortent excepté Henri, Catherine et sa suivante.)

Le roi. — Belle Catherine, la plus belle des princesses, voudriez-vous me faire la grâce d’enseigner à un soldat des termes propres à flatter l’oreille d’une dame, et à plaider près de son tendre cœur la cause de l’amour ?

Catherine. — Votre Majesté se moquerait de moi ; je ne saurais parler votre Angleterre. Le roi. — O belle Catherine ! si vous voulez bien m’aimer de tout votre cœur français, j’aurai bien du plaisir à vous entendre avouer votre amour en mauvais anglais. — M’aimez-vous, Catherine ?