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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 4.djvu/257

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(On joue un air.)

AMIENS chante

Souffle, souffle vent d’hiver ;
Tu n’es pas si cruel
Que l’ingratitude de l’homme.
Ta dent n’est pas si pénétrante,
Car tu es invisible
Quoique ton souffle soit rude[1]
Hé ! ho ! chante ; hé ! ho ! dans le houx vert ;
La plupart des amis sont des hypocrites et la plupart des amants des fous
Allons ho ! hé ! le houx !
Cette vie est joviale.
Gèle, gèle, ciel rigoureux,
Ta morsure est moins cruelle
Que celle d’un bienfait oublié.
Quoique tu enchaînes les eaux,
Ton aiguillon n’est pas si acéré
Que celui de l’oubli d’un ami.
Hé ! ho ! chante, etc., etc.

LE VIEUX DUC.—S’il est vrai que vous soyez le fils du bon chevalier Rowland, ainsi qu’on vous l’a entendu dire ingénument tout bas, et ainsi que tout me l’annonce ; car il respire dans tous vos traits, et votre visage est son portrait vivant ; soyez vraiment le bienvenu ici ; je suis le duc qui aimait votre père. Venez dans ma grotte me raconter la suite de vos aventures ; et toi, bon vieillard, tu es le bienvenu comme ton maître.—Soutenez-le par le bras. (A Orlando.) Donnez-moi votre main, et faites-moi connaître toutes vos aventures.

(Ils sortent.)

FIN DU SECOND ACTE.

  1. Le sens de ces vers a beaucoup tourmenté les commentateurs, et reste encore inexplicable : combien de chansons anglaises (et même combien de françaises) ne sont que des mots avec rime et sans raison !