Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/120

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Richmond. ― Tout est pour nous. Ainsi, marchons au nom de Dieu. L’espérance légitime avance rapidement et vole sur les ailes de l’hirondelle : des rois elle fait des dieux, et des créatures moins nobles elle fait des rois.

(Ils sortent.)


Scène 3

La plaine de Bosworth.

Entrent le roi Richard et des troupes ; le duc de Norfolk, le comte de Surrey, et autres lords.

Le roi Richard. ― Plantons ici nos tentes dans la plaine de Bosworth. Milord Surrey, pourquoi avez-vous l’air si triste ?

Surrey. ― Mon cœur est dix fois plus gai que mes yeux.

Le roi Richard. ― Milord de Norfolk ?

Norfolk. ― Mon souverain ?….

Le roi Richard. ― Norfolk, nous aurons des coups ; ah ! n’est-ce pas que nous en aurons ?

Norfolk. ― Nous en donnerons et nous en recevrons, mon cher seigneur.

Le roi Richard. ― Qu’on dresse ma tente. Je passerai la nuit ici. (Des soldats viennent dresser la tente du roi.) Mais où la passerai-je demain ? ― Allons, n’importe.― Qui de vous a reconnu le nombre des rebelles ?

Norfolk. ― Ils sont tout au plus six à sept mille hommes.

Le roi Richard. ― Eh quoi ? notre armée est trois fois plus nombreuse. D’ailleurs, le nom du roi est une puissante citadelle qui manque au parti de nos ennemis. Dressez cette tente.― Venez, nobles lords, allons reconnaître le terrain.― Qu’on fasse appeler quelques hommes de bon jugement : observons avec soin la discipline, et ne perdons pas une minute ; car demain, mes lords, sera une laborieuse journée.

(Ils sortent.)

(Entrent de l’autre côté du champ de bataille Richmond, sir William Brandon, Oxford et d’autres lords. Quelques soldats sont occupés à dresser la tente de Richmond.)

Richmond. ― Le soleil fatigué s’est couché dans des