sager jusqu’à la sortie du camp : je suis obligé de retourner à mon poste, sans quoi je l’aurais escorté moi-même… Votre général est toujours un autre Jupiter.
Je suis le seul lâche de l’univers ; et je sens mon ignominie. Ô Antoine ! mine de générosité, comment aurais-tu donc payé mes services et ma fidélité, toi qui couronnes d’or mon infamie ! Ceci me fait gonfler le cœur ; et si le remords ne le brise pas bientôt, un moyen plus prompt préviendra le remords… Mais le remords s’en chargera, je le sens. — Moi, combattre contre toi ! Non : je veux aller chercher quelque fossé pour y mourir ; le plus sale est celui qui convient le mieux à la dernière heure de ma vie.
Scène VII
(On sonne la marche. Bruits de tambours et de trompettes.)
Battons en retraite : nous nous sommes engagés trop avant. César lui-même a payé de sa personne, et nous avons trouvé plus de résistance que nous n’en attendions.
Ô mon brave général ! voilà ce qui s’appelle combattre. Si nous avions commencé par là, nous les aurions renvoyés chez eux avec des torchons autour de la tête.
Ton sang coule à grands flots.
J’avais ici une blessure comme un T, maintenant c’est une H.
Ils battent en retraite.
Nous les repousserons jusque dans des trous. — J’ai encore de la place pour six blessures.
- (Éros entre.)