Vous m’avez fait croire que si.
Oh ! tu n’aurais pas dû, me croire ! — Va-t’en dans un couvent, va. À quoi bon — être nourrice de pécheurs ? Je suis moi-même passablement vertueux, — et pourtant je pourrais m’accuser de tels crimes, — que mieux vaudrait que ma mère ne m’eût pas enfanté. — Oh ! je suis fort vaniteux, ambitieux, dédaigneux ; — d’un signe je puis évoquer plus de péchés que je n’ai de pensées — pour les méditer. À quoi sert-il que des gaillards — comme moi rampent entre le ciel et la terre ? — Va dans un couvent. Nous sommes tous des gueux fieffés ; — ne te fie à aucun de nous. Va dans un couvent.
Ô cieux ! sauvez-le.
Où est ton père ?
Chez lui, monseigneur.
Au nom de Dieu, qu’on ferme les portes sur lui, — qu’il ne joue pas le rôle de niais ailleurs que dans sa — propre maison. Va dans un couvent.
Bon Dieu, secourez-le !
Si tu te maries, je te donnerai — cette vérité empoisonnée pour dot : — sois aussi chaste que la glace, aussi pure que la neige, — tu n’échapperas pas à la calomnie. Va dans un couvent.
Hélas ! quel changement !