Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/165

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son âme ? — Lui ouvrir le chemin du ciel, c’est un bienfait — et non une vengeance. Non, qu’il se relève ! — Quand il sera en train de jouer, de jurer, — de faire une orgie, de boire, de se soûler, — ou dans les plaisirs incestueux de son lit, — ou occupé d’une action qui n’ait pas même — l’arrière-goût du salut, alors, culbutons-le, — de façon que ses talons ruent contre le ciel, — et qu’il tombe aussi bas que l’enfer. Ma mère m’attend. — Ce remède-là ne fait que prolonger ton agonie.
Sort Hamlet.
LE ROI.

Mes paroles s’envolent ; mes péchés restent en bas. — Nul roi n’est en sûreté sur terre, s’il a Dieu pour ennemi.

Sort le Roi.

SCÈNE XI.
[La chambre de la reine.]
Entrent la Reine et Corambis.
CORAMBIS.

Madame, j’entends venir le jeune Hamlet ; — je vais me cacher derrière la tapisserie.

LA REINE.

Faites, monseigneur.

Sort Corambis.
Entre Hamlet.
HAMLET.

Mère ! mère ! Oh ! où êtes-vous ? — qu’avez-vous, mère ?

LA REINE.

Qu’avez-vous ?