La pointe — empoisonnée aussi ! Alors, venin, à ton œuvre !
Trahison ! trahison !
— Oh ! défendez-moi encore, mes amis ; je ne suis que blessé.
— Tiens, toi, incestueux, meurtrier, damné Danois ! — Bois le reste de cette potion !… Ta perle y est-elle ? — Suis ma mère.
Il a ce qu’il mérite : c’est un poison préparé par lui-même. — Échange ton pardon avec le mien, noble Hamlet. — Que ma mort et celle de mon père ne retombent pas sur toi, — ni la tienne sur moi !
— Que le ciel t’en absolve ! Je vais te suivre. — Je meurs, Horatio. Misérable reine, adieu ! — Vous qui pâlissez et tremblez devant cette catastrophe, — muets auditeurs de ce drame, — si j’en avais le temps, si la mort, ce recors farouche, — ne m’arrêtait si strictement, — oh ! je pourrais vous dire… — Mais résignons-nous : Horatio, je meurs, — tu vis, toi ! justifie-moi, explique ma cause — à ceux qui l’ignorent.
Ne l’espérez pas. — Je suis plus un Romain qu’un Danois. — Il reste encore ici de la liqueur.
Si tu es un homme, — donne-moi cette coupe ; lâche-