Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/157

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Entre Héléna.
HÉLÉNA.

— Ô nuit accablante, ô longue et fastidieuse nuit, — abrège tes heures ! Au secours, clarté de l’Orient, — que je puisse, à la lumière du jour, retourner à Athènes, — loin de ceux qui détestent ma triste société ! — Et toi, sommeil, qui parfois ferme les yeux de la douleur, — dérobe-moi un moment à ma propre société.

Elle s’endort.
PUCK.

Rien que trois ! Allons, encore une !
Quatre feront deux couples.
La voici qui vient maussade et triste.
Cupidon est un mauvais garnement
De rendre ainsi folles de pauvres femmes.

Entre Hermia.
HERMIA.

— Jamais si fatiguée, jamais si malheureuse ! — Trempée par la rosée, et déchirée par les ronces, — je ne puis me traîner ni aller plus loin ; — mes jambes ne peuvent plus marcher au pas de mes désirs. — Reposons-nous ici, jusqu’au point du jour. — Que le ciel protége Lysandre, s’ils veulent se battre. —

Elle se couche.
PUCK.

Sur le terrain
Dormez profondément.
Je vais appliquer
Sur vos yeux,
Doux amant, un remède,

Il exprime le jus d’une herbe sur l’œil de Lysandre.