Me voici.
Donnez-moi une poignée de main, monsieur Grain de Moutarde. De grâce, pas de cérémonie, mon bon monsieur.
Que m’ordonnez-vous ?
Rien, mon bon monsieur, si ce n’est d’aider le cavalero Toile d’Araignée à me gratter. Il faut que j’aille chez le barbier, monsieur, car m’est avis que je suis merveilleusement poilu autour du visage ; et je suis un âne si délicat que, pour peu qu’un poil me démange, il faut que je me gratte.
— Voyons, veux-tu entendre de la musique, mon doux amour ? —
J’ai l’oreille passablement bonne en musique ; qu’on nous donne la clef et les pincettes.
— Dis-moi, doux amour, ce que tu désires manger. —
Ma foi, un picotin. Je mâcherais bien de votre bonne avoine bien sèche. M’est avis que j’aurais grande envie d’une botte de foin : du bon foin, du foin qui embaume, rien n’est égal à ça.