Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/184

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Ainsi Thisbé finit.
Adieu, adieu, adieu !

Elle se frappe et meurt.
THÉSÉE.

Le Clair de Lune et le Lion sont restés pour enterrer les morts.

DÉMÉTRIUS.

Oui, et le Mur aussi.

BOTTOM, se relevant.

Non, je vous assure ; le Mur qui séparait leur père est à bas. Voulez-vous voir l’épilogue, ou aimez-vous mieux entendre une danse bergamasque, dansée par deux comédiens de notre troupe ?

THÉSÉE.

Pas d’épilogue, je vous prie ; car votre pièce n’a pas besoin d’apologie. Vous n’avez rien à excuser ; car, quand tous les acteurs sont morts, il n’y a personne à blâmer. Morbleu, si celui qui a écrit cette pièce avait joué Pyrame et s’était pendu à la jarretière de Thisbé, cela aurait fait une belle tragédie ; telle qu’elle est, c’en est une fort belle, et jouée très-remarquablement. Mais, voyons votre bergamasque, et laissez là votre épilogue.

Ici une danse de clowns.

— La langue de fer de minuit a compté douze. — Amants, au lit ! voici presque l’heure des fées. — Je crains bien que, la matinée prochaine, notre sommeil ne se prolonge — autant que, cette nuit, se sont prolongées nos veilles. — Cette grosse farce nous a bien trompés — sur la marche lente de la nuit. Doux amis, au lit ! — Célébrons pendant quinze jours cette solennité — au milieu des fêtes nocturnes et de plaisirs toujours nouveaux.

Tous sortent.