Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

SCÈNE VIII.
[Le vestibule du palais.]
Entre Puck.
PUCK.

Voici l’heure où le lion rugit,
Où le loup hurle à la lune,
Tandis que le lourd laboureur ronfle,
Accablé de sa pénible tâche.
Voici l’heure où les torches pétillent en s’éteignant,
Tandis que la chouette, par sa huée éclatante,
Rappelle au misérable, sur son lit de douleur,
Le souvenir du linceul.
Voici l’heure de la nuit
Où les tombes, toutes larges béantes,
Laissent chacune échapper leur spectre,
Pour qu’il erre par les chemins de l’Église.
Et nous, fées, qui courons
Avec le char de la triple Hécate,
Fuyant la présence du soleil
Et suivant l’ombre comme un rêve,
Nous voici en liesse. Pas une souris
Ne troublera cette maison sacrée.
Je suis envoyé en avant, avec un balai,
Pour en chasser la poussière derrière la porte.

Entrent Obéron et Titania, avec leur cortége de fées.
OBÉRON.

Faites en cette maison rayonner la lumière
Du foyer mort ou assoupi ;
Que tous les elfes et les esprits féeriques
Gambadent aussi légers que l’oiseau sur l’épine,
Et chantent avec moi une ariette,
En dansant légèrement.