Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/211

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VOIX ÉPARSES, chantant le refrain.

Ouh ! ouh !

ARIEL.

C’est l’aboiement des chiens de garde.

LES MÊMES VOIX.

Ouh ! ouh !

ARIEL.

Chut ! chut ! j’entends
La voix du coq qui se rengorge
En criant : Cocorico !

FERDINAND.

— Où cette musique peut-elle être ? Dans l’air ou sur la terre ? — Elle se tait. Sûrement, elle accompagne — quelque dieu de l’île. J’étais assis sur une plage, — pleurant encore le naufrage du roi mon père, — quand cette musique a glissé sur les eaux jusqu’à moi, — calmant et leur furie et ma douleur — par ses doux sons. C’est de là que je l’ai suivie — ou plutôt qu’elle m’a entraîné. Mais elle a cessé… — Non ! elle recommence.

ARIEL, chantant.

Sous cinq brassées ton père gît :
Ses os se sont changés en corail.
Perles sont devenus ses yeux.
Tout ce qui de lui peut s’évanouir
A pris la forme marine
De quelque riche et étrange chose.
Des naïades sonnent son glas d’heure en heure.
Chut ! je les entends.

VOIX, chantant le refrain.

Ding dong ! vole !

FERDINAND.

— Cette ariette me rappelle mon père noyé. — Ce