Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/232

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ANTONIO.

Alors, dépêchons-nous tous deux !

GONZALO.

Bons anges, sauvez le roi !

Tous s’éveillent.
ALONSO.

— Eh bien ! qu’y a-t-il ? holà ! Éveillez-vous ! Pourquoi ces épées nues ? — Pourquoi cette mine spectrale ?

GONZALO.

De quoi s’agit-il ?

SÉBASTIEN.

— Tandis que nous nous tenions ici, veillant sur votre repos, — nous venons d’entendre comme une explosion sourde de cris — de taureaux ou plutôt de lions. Est-ce que ce bruit ne vous a pas réveillés ? — Il a frappé mon oreille épouvantablement.

ALONSO.

Je n’ai rien entendu.

ANTONIO.

— Oh ! c’était un vacarme à effrayer l’oreille d’un monstre, — à faire un tremblement de terre ! Pour sûr, c’étaient les rugissements — de tout un troupeau de lions.

ALONSO.

Avez-vous entendu, Gonzalo ?

GONZALO.

— Sur mon honneur, seigneur, j’ai entendu un bourdonnement, — et très-étrange encore, qui m’a réveillé. — Je vous ai secoué et j’ai crié… Comme mes yeux s’ouvraient, — j’ai vu leurs épées tirées… Il y avait du bruit, — c’est la vérité. Le mieux est de nous tenir sur nos gardes — ou de quitter cette place. Tirons nos épées.

ALONSO.

— Ouvre la marche, et faisons de nouvelles recherches — pour trouver mon pauvre fils.