Mais que ce pauvre monstre est ivre ! L’abominable monstre !
— Je veux te montrer les bonnes sources, te cueillir des baies, — aller à la pêche pour toi, et te procurer tout le bois nécessaire. — Peste soit du tyran que je sers ! — Je ne lui porterai plus de fagots. C’est toi que je suivrai, — toi, homme merveilleux ! —
Oh ! le risible monstre ! faire une merveille d’un pauvre ivrogne !
— Je t’en prie, laisse-moi te mener où croissent les pommes sauvages. — Je veux de mes ongles longs te déterrer des truffes, — te montrer un nid de geais, t’apprendre à — attraper le leste marmouset. Je veux te mener — aux bouquets de noisettes, et t’apporter parfois — de jeunes mouettes du rocher. Veux-tu venir avec moi ? —
Je t’en prie, ouvre la marche, sans ajouter un mot… Trinculo, le roi et tout notre monde étant noyés, c’est nous qui héritons ici.
Tiens, porte ma bouteille… Camarade Trinculo, tout à l’heure nous la remplirons de nouveau.
Adieu ! mon maître ! adieu ! adieu !
Que ce monstre hurle ! qu’il est ivre !
Je n’aurai plus à faire de viviers pour le poisson,
À chercher du bois pour le feu