Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/185

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lui ressemble, — ô vieux père sir Robert, je remercie — à genoux le ciel de ne pas te ressembler !
LE ROI JEAN.

— Ah ! quel bonnet à l’envers le ciel nous a envoyé là !

ÉLÉONORE.

— Il ressemble de visage à Cœur de Lion, — et l’accent de sa voix le rappelle : — ne lisez-vous pas quelques traits de mon fils — dans la large organisation de cet homme ?

LE ROI JEAN.

— Mon œil a bien examiné son extérieur — et y retrouve parfaitement Richard.

À Robert Faulconbridge.

Parlez, drôle, — pour quel motif réclamez-vous la succession de votre frère ?

LE BÂTARD.

— Parce qu’il a un profil comme celui de mon père ! — Avec cette demi-face-là, il veut avoir toutes mes terres : — cinq cents livres par an, pour ce profil d’un liard !

ROBERT.

— Mon gracieux suzerain, quand mon père vivait, — votre frère l’employait beaucoup…

LE BÂTARD.

— Eh ! mais, monsieur, ça ne vous donne pas le droit de prendre mes terres : — votre récit doit dire comment il employait ma mère.

ROBERT.

— Une fois, il expédia mon père comme ambassadeur — en Allemagne, pour y traiter avec l’empereur — des grandes affaires qui intéressaient ce temps-là. — Le roi prit avantage de cette absence, — et, tant qu’elle dura, séjourna chez mon père. — Comment il triompha ? j’ai honte de le dire. — Mais la vérité est la vérité : il y avait