Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
sirai votre pelure, si je vous attrape. — L’ami, veillez-y ; sur ma foi, je le ferai, sur ma foi !
BLANCHE.

— Oh ! la robe du lion sied bien — à celui qui a dérobé au lion sa robe !

LE BÂTARD.

— Elle va aussi bien à son dos — que les souliers du grand Alcide à un âne. — Mais je vous ôterai ce poids des épaules, mon âne, — ou j’en ajouterai un qui les fera craquer !

L’ARCHIDUC.

— Quel est donc ce craqueur qui assourdit nos oreilles — de tant de bruits superflus ? — Roi Philippe, décidez ce que nous allons faire.

PHILIPPE.

— Femmes et fous, rompez là votre entretien. — Roi Jean, voici notre résumé : — au nom d’Arthur, je réclame de toi — l’Angleterre et l’Irlande, l’Anjou, la Touraine, le Maine : — veux-tu les céder et mettre bas les armes ?

LE ROI JEAN.

— Ma vie plutôt !… Je te défie, France. — Arthur de Bretagne, remets-toi entre mes mains : — et tu recevras de mon tendre amour — plus que ne pourra jamais obtenir la main couarde de la France. — Soumets-toi, garçon !

LA REINE-MÈRE.

Viens à ta grand’mère, enfant !

CONSTANCE.

— Oui, qu’il aille à sa grand’mère, l’enfant ! — qu’il donne un royaume à grand’maman, et grand’maman lui — donnera une prune, une cerise et une figue ! — Cette bonne grand’maman !