Ô belle affliction, calmez-vous !
— Non, non, je ne veux pas, tant que j’aurai un souffle pour crier. — Oh ! que ma langue n’est-elle dans la bouche du tonnerre ! — Alors, je ferais frémir le monde d’émotion, — et je réveillerais en sursaut ce cruel squelette — qui ne peut pas entendre une faible voix de femme — et qui dédaigne une invocation vulgaire.
— Madame, ce que vous proférez est folie, et non douleur.
— Tu es impie de me calomnier ainsi. — Je ne suis pas folle ! Ces cheveux que j’arrache sont à moi ; — mon nom est Constance, et j’étais la femme de Geoffroy ; — Arthur est mon fils, et il est perdu. — Je ne suis pas folle… Plût au ciel que je le fusse ! — car alors il est probable que je m’oublierais moi-même ! — Oh ! si je pouvais l’être, quel chagrin j’oublierais ! — Prêche-moi une philosophie qui me rende folle, — et tu seras canonisé, cardinal ; — car, tant que je ne suis pas folle, tant que je suis sensible à la douleur, — ce qu’il y a en moi de raisonnable m’explique — comment je puis être délivrée de tant de maux, — et me conseille de me tuer ou