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SCÈNE XIII.

Entre un courrier.
LE COURRIER.

— Où est mon prince, le Dauphin ?

LOUIS.

Ici. Quelles nouvelles ?

LE COURRIER.

— Le comte de Melun est tué. Les lords anglais, persuadés par lui, ont fait une désertion nouvelle ; — et le renfort que vous désiriez depuis si longtemps — est perdu, naufragé, sur les sables de Goodwin.

LOUIS.

— Ah ! affreuses et perfides nouvelles ! Maudit sois-tu jusqu’au cœur ! — Je ne croyais pas être ce soir aussi triste — que ceci m’a fait… Qui donc m’avait dit — que le roi Jean s’était enfui, une heure ou deux avant — que la nuit tombante eût séparé nos armées fatiguées ?

LE COURRIER.

— Quiconque a dit cela, milord, a dit vrai.

LOUIS.

— C’est bien ; tenons-nous cette nuit dans un bon campement et sous bonne garde. — Le jour ne sera pas levé aussi tôt que moi — pour tenter l’heureuse chance de demain.

Ils sortent.

SCÈNE XIII.
[Les environs de l’abbaye de Swinstead. Il l’ait nuit.]
Entrent le Bâtard et Hubert, par deux côtés opposés.
HUBERT.

— Qui va là ? Parle ! hé ! parle vite, ou je tire.