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MACBETH.

SCÈNE II.
[Un camp près de Fores. Alarme derrière le théâtre. (3)]
Entrent le roi Duncan, Malcolm, Donalbain, Lenox et leur suite. Ils rencontrent un soldat ensanglanté.
DUNCAN.

— Quel est cet homme sanglant ? Il peut, — à en juger par l’état où il est, nous donner — les plus récentes nouvelles de la révolte.

MALCOLM.

C’est le sergent — qui a combattu en bon et hardi soldat — pour me sauver de la captivité. Salut, brave ami ! — Dis au roi ce que tu sais de la mêlée, — telle que tu l’as quittée.

LE SOLDAT.

Elle restait douteuse. — On eût dit deux nageurs épuisés qui se cramponnent l’un à l’autre — et étouffent leur savoir-faire… L’implacable Macdonwald, — (bien digne d’être un rebelle, tant — les vilenies multipliées de la nature — pullulent en lui,) avait reçu des îles de l’ouest — un renfort de Kernes et de Gallowglasses (4) ; — et la fortune, souriant à sa révolte damnée, — semblait se prostituer au rebelle. Mais tout cela a été trop faible. — Car le brave Macbeth, (il mérite bien ce nom), — dédaignant la fortune et brandissant son épée — toute fumante de ses sanglantes exécutions, — en vrai mignon de la valeur, s’est taillé un passage — jusqu’à ce misérable ; — et il ne lui a serré la main et ne lui a dit adieu