Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
TROYLUS ET CRESSIDA.

ULYSSE.

— Votre baiser est à échéance, et mon jour est Jamais !

DIOMÈDE.

— Madame, un mot… Je vais vous mener à votre père.

Diomède emmène Cressida.
NESTOR.

— Voilà une femme qui a l’esprit vif.

ULYSSE.

Fi d’elle ! Fi ! — Ses yeux, sa bouche, ses lèvres ont un langage ; — jusqu’à ses pieds qui parlent ! Ses esprits voluptueux se révèlent — à chaque geste, à chaque mouvement de son corps. — Oh ! ces impudentes, à la langue déliée, — qui provoquent la familiarité avant qu’elle s’offre, — et qui ouvrent toutes grandes les tablettes de leurs pensées — au premier lecteur qui les manie ! Regardez-les — comme les sales dépouilles de l’occasion, — comme les filles de la jouissance !

On entend une fanfare.
TOUS.

— La trompette des Troyens !

AGAMEMNON.

Voilà leur troupe qui vient.

Arrivent Hector armé, puis Énée, Troylus et d’autres Troyens, avec leur suite.
HECTOR.

— Salut à vous tous, chefs de la Grèce ! Que fera-t-on — pour celui qui obtiendra victoire ? Entendez-vous — que le vainqueur soit proclamé ? Voulez-vous que les deux chevaliers — se poursuivent l’un l’autre à toute extrémité — ou se séparent — au premier appel, au