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TROYLUS ET CRESSIDA.
ULYSSE, à Troylus.
— Vous avez juré d’être patient.
TROYLUS.
Ne doutez pas de moi, cher seigneur ; — je vais faire abnégation de moi-même et méconnaître — ce que j’éprouve ; je suis tout patience.
Cressida revient de la tente.
THERSITE, à part.
Voyons le gage ; voyons, voyons, voyons !
CRESSIDA.
— Tenez, Diomède, gardez cette manchette.
Elle remet à Diomède la manchette que lui a donnée Troylus.
TROYLUS, à part.
— Ô beauté, où est ta foi !
ULYSSE.
Monseigneur !
TROYLUS.
— Je serai patient ; extérieurement, je le serai.
CRESSIDA.
— Vous regardez cette manchette, examinez-la bien… — Il m’aimait… Ô fille fausse !… Rendez-la moi.
DIOMÈDE.
— À qui était-elle ?
CRESSIDA.
Peu importe, maintenant que je l’ai reprise. — Je ne veux pas me trouver avec vous demain soir… — Je t’en prie, Diomède, ne viens plus me voir.
THERSITE, à part.
— La voilà qui l’aiguise. Bien dit, pierre à repasser.
DIOMÈDE, essayant de reprendre la manchette.
— Je l’aurai !
CRESSIDA.
Quoi ! cela ?