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SCÈNE VII.

HERO.

— Toujours à demain. Viens, rentrons. — Je veux te montrer quelques parures pour avoir ton avis — sur celle qui doit le mieux m’habiller demain.

URSULE, bas.

— Elle est prise, je vous le garantis : nous l’avons attrapée, madame.

HÉRO.

— S’il en est ainsi, c’est que l’amour procède par le hasard. — Cupidon fait tomber les uns avec la flèche, les autres avec le piége.

Héro et Ursule sortent.
BÉATRICE, s’avançant sur le théâtre.

— Quel feu est dans mes oreilles ? Serait-ce vrai ? — Suis-je donc si fort condamnée pour ma fierté et pour mon dédain ! — Adieu, mépris ! virginale fierté, adieu ! — Les orgueilleux ne laissent pas de gloire derrière eux. — Va, Bénédict, aime : je te paierai de retour, — en apprivoisant mon cœur sauvage à ta main caressante. — Si tu aimes, ma tendresse t’autorisera — à resserrer nos amours par un lien sacré. — Car on dit que tu le mérites ; et moi, — j’ai, pour le croire, mieux que des rapports.

Elle sort.

SCÈNE VII.
[Une salle dans le palais de Léonato.]
Entrent don Pedro, Claudio, Bénédict et Léonato. Bénédict a coupé sa barbe et est habillé à la dernière mode.
DON PEDRO.

Je reste seulement jusqu’à ce que votre mariage soit consommé, et alors je pars pour l’Aragon.