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BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.

DOGBERRY.

Corbleu, monsieur, je voudrais vous faire part d’une affaire qui vous décerne.

LÉONATO.

Soyez bref, je vous prie : car vous voyez que je suis pressé.

DOGBERRY.

Corbleu, c’est vrai, monsieur.

VERGÈS.

Oui, c’est parfaitement vrai, Monsieur.

LÉONATO.

De quoi s’agit-il, mes bons amis ?

DOGBERRY.

Le bonhomme Vergès, monsieur, s’écarte un peu du sujet : c’est un vieillard, monsieur, et son esprit n’est pas aussi obtus que je le voudrais, Dieu le sait ; mais, en vérité, il est honnête comme la peau qui est entre ses sourcils.

VERGÈS.

Oui, Dieu merci, je suis aussi honnête que tout homme vivant, j’entends tout homme aussi vieux et pas plus honnête que moi.

DOGBERRY.

La comparaison est rance : palabras, voisin Vergès.

LÉONATO.

Voisins, vous êtes fastidieux.

DOGBERRY.

Votre seigneurie est bien bonne de le dire, mais nous ne sommes que de pauvres employés du duc. Ah ! que n’ai-je tout le faste d’un roi ! C’est surtout en votre faveur que je voudrais être fastidieux.

LÉONATO.

Fastidieux en ma faveur ! Ah !