— Allons, cousine, je suis sûr que vous aimez ce gentilhomme.
— Et moi, je suis prêt à jurer, qu’il est amoureux d’elle : — car voici un papier écrit de sa main, — un sonnet sorti tout boiteux de sa pure cervelle, — et adressé à Béatrice.
Et en voici un autre, — tombé de la poche de ma cousine, écrit de sa main, — et exprimant son affection pour Bénédict.
Miracle ! voici nos mains unies contre nos cœurs !… Allons ! je veux bien de toi ; mais, vrai ! je te prends par pitié.
Je ne veux pas vous refuser : mais, par la lumière du jour ! je cède à la persuasion et, en partie, au désir de vous sauver la vie, car on m’a dit que vous mourriez de consomption.
Silence ! je vous ferme la bouche.
Comment vas-tu, Bénédict ? l’homme marié !
Veux-tu que je te dise, prince ? un collége de faiseurs d’esprit ne me bernerait pas hors de mon goût. Crois-tu que je me soucie d’une satire ou d’une épigramme ? non ! Si un homme se laisse secouer par toutes les cervelles, il n’arrive jamais à rien de bon. Bref, puisque je suis résolu à me marier, je veux regarder comme non avenu tout ce qu’on peut dire à l’encontre. Ainsi, ne vous mo-