Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
392
LE CONTE D’HIVER.
de remplir chaque jour ce devoir. Viens, — conduis-moi vers ces douleurs.
Tous sortent.

SCÈNE VIII.
[La Bohême. Un pays désert près de la mer.]
Arrivent Antigone, portant l’enfant, et un marin.
ANTIGONE.

Ainsi tu es sûr que notre navire a touché — les déserts de la Bohême ?

LE MARIN.

Oui, monseigneur ; et je crains — que nous n’ayons atterri dans un mauvais moment. La nue paraît sinistre — et nous menace d’une prompte tempête. En mon âme et conscience, — les cieux sont irrités de ce que nous allons faire, — et nous font sombre mine.

ANTIGONE.

— Que leur volonté sacrée soit faite !… Va, retourne à bord ; — veille au bateau ; je ne tarderai pas — à te rejoindre.

LE MARIN.

— Hâtez-vous autant que possible, et n’allez pas — trop loin dans les terres ; il est probable que nous allons avoir un gros temps ; — en outre, cet endroit est fameux pour les bêtes — féroces qui le hantent.

ANTIGONE.

Pars ; — je te suis à l’instant.

LE MARIN.

Je suis content au fond du cœur — d’être ainsi débarrassé de l’affaire.

Il sort.