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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/167

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SCÈNE XVI.

LA REINE.

Royal seigneur, — depuis l’exil de Posthumus, c’est dans la retraite — qu’elle a vécu : le temps seul, monseigneur, — peut la guérir. Je supplie votre majesté — de lui épargner les paroles dures : c’est une femme — si sensible aux reproches que chaque mot est un coup, — et chaque coup, la mort pour elle.

Rentre le Gentilhomme de service.
CYMBELINE.

Où est-elle, monsieur ? Comment — peut-elle justifier ses mépris ?

LE GENTILHOMME.

Ne vous déplaise, sire, — ses appartements sont tous fermés ; et personne — ne veut répondre, quelque bruit que nous fassions.

LA REINE.

— Monseigneur, la dernière fois que je suis allée la voir, — elle m’a priée de l’excuser près de vous si, étroitement reléguée — chez elle par l’affaiblissement de sa santé, — elle laisse en souffrance cette dette de respects — qu’elle est tenue d’acquitter envers vous. Voilà — ce qu’elle m’avait demandé de vous faire savoir ; mais les soins de notre cour — ont mis ma mémoire en faute.

CYMBELINE.

Ses portes fermées ! — Et on ne l’a pas vu depuis quelque temps ! fasse le ciel que mes craintes — soient mal fondées !

Il sort précipitamment.
LA REINE.

Mon fils, suivez le roi.

CLOTEN.

— Cet homme à elle, ce Pisanio, son vieux serviteur, — je ne l’ai pas vu depuis deux jours.