Comment ! mais ceci n’est point une faveur ; — c’est comme si je vous priais de mettre vos gants, — de manger des mets nourrissants ou de vous tenir chaudement, — comme si je vous sollicitais de prendre un soin particulier — de votre personne. Ah ! quand je vous demanderai une concession, — dans le but d’éprouver réellement votre amour, — je veux qu’elle soit importante, difficile — et périlleuse à accorder.
Je ne te refuserai rien ; — mais toi, je t’en conjure, accorde-moi la grâce — de me laisser un instant à moi-même.
— Vous refuserai-je ? Non. Au revoir, monseigneur.
— Au revoir, ma Desdémona ; je vais te rejoindre à l’instant.
— Viens, Émilia.
Qu’il soit fait au gré de vos caprices ! — Quels qu’ils soient, je suis obéissante.
— Excellente créature ! que la perdition s’empare de mon âme — si je ne t’aime pas ! Va, quand je ne t’aimerai plus, — ce sera le retour du chaos.
— Mon noble seigneur…
Que dis-tu, Iago ?
— Est-ce que Michel Cassio, quand vous faisiez votre cour à madame, — était instruit de votre amour ?