Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
347
SCÈNE XI.
pas avoir d’explication avec elle, de peur que son corps et sa beauté ne désarment mon âme encore une fois… Cette nuit, Iago !
IAGO.

N’employez pas le poison ; étranglez-la dans son lit, le lit même qu’elle a souillé.

OTHELLO.

Bon, bon. La justice de ceci me plaît. Très-bon !

IAGO.

Et, quant à Cassio, laissez-moi être son croque-mort. Vous en apprendrez davantage vers minuit.

Bruit de trompette.
OTHELLO.

Excellent… Quelle est cette fanfare ?

IAGO.

— Quelque message de Venise, pour sûr. C’est Lodovico — qui vient de la part du doge ; et, voyez, votre femme est avec lui.

Entrent Lodovico, Desdémona et leur suite.
LODOVICO.

— Dieu vous garde, digne général !

OTHELLO.

Je le souhaite de tout mon cœur, monsieur.

LODOVICO.

— Le doge et les sénateurs de Venise vous saluent.

Il lui remet une dépêche.
OTHELLO.

— Je baise l’instrument de leur bon plaisir.

Il ouvre la dépêche et lit.
DESDÉMONA.

— Et quoi de nouveau, mon bon cousin Lodovico ?