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CYMBELINE ET OTHELLO.

restaient. En réjouissance de cette seconde victoire (dit Galfrid), Cassibelan fit une grande fête à Londres et offrit un sacrifice aux dieux. » C’est ce double triomphe des Bretons que la reine va rappeler tout à l’heure à l’envoyé d’Auguste.

(5) La ville de Lud (Lud’s town) n’est autre que la ville actuelle de Londres (London, qu’on suppose être une contraction de Lud’s town). Le roi Lud était le frère de Cassibelan qu’il précéda sur le trône. Ce fut lui qui, d’après la tradition, rebâtit la fabuleuse capitale construite par le petit-fils d’Hector, sous le nom de Nouvelle-Troie, Troynovant. C’est de Lud que le poëte Spenser a dit, au deuxième chant de la Reine des Fées :

He (Hely) had two sonnes, whose eldest, called Lud,
Left of his life most famous memory,
And endlesse moniments of his great good :
The ruin’d walls he did reædifye
Of Troynovant, gainst force of enimy,
And built that gate which of his name is hight,
By which he lyes entombed solemnly :
He left two sonnes, too young, to rule aright,
Androgeus and Tenantius, pictures of his might.

« Hély eut deux fils dont l’aîné, nommé Lud, — laissa le plus fameux souvenir de sa vie — et des monuments sans fin de sa grande bonté ; — il réédifia les murailles ruinées — de la Nouvelle Troie pour la protéger contre l’ennemi, — et construisit cette porte qui reçut son nom — et près de laquelle il gît enterré solennellement. — Il laissa deux fils, trop jeunes pour régner, — Androgée et Tenantius, portraits de sa puissance. »

La porte que bâtit le roi Lud n’existe plus, mais il y a encore à l’entrée de la Cité une rue qui garde le nom de Ludgate (Porte de Lud).

(6) « Mulmucius, fils de Cloten, triompha des autres ducs, et après la mort de son père régna sur toute la monarchie bretonne en l’an du monde 3529. Il fit beaucoup de bonnes lois qui furent en usage longtemps après sous le nom de lois de Mulmucius, et qui furent traduites du breton en latin par Gildas Priscus, puis beaucoup plus tard du latin en anglais par Alfred, roi d’Angleterre, lequel les introduisit dans ses statuts. Après avoir établi l’ordre dans le pays, il s’attribua, de l’avis de ses lords, une couronne d’or et se fit couron-