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SCÈNE I.

À Pisanio.

Eh bien ! monsieur, quoi de nouveau ?

PISANIO.

— Monseigneur votre fils a tiré l’épée contre mon maître.

LA REINE.

— Ha ! il n’y a pas eu de mal, j’espère ?

PISANIO.

Il aurait pu y en avoir, — mais mon maître a fait de cette rencontre un jeu plutôt qu’un combat, — il était sans colère… Les assistants — les ont séparés.

LA REINE.

J’en suis bien aise.

IMOGÈNE.

— Votre fils est le champion de mon père : il soutient sa cause ; — dégainer contre un proscrit ! le brave seigneur ! — Je voudrais les voir — face à face en Afrique, — et être moi-même auprès d’eux avec une aiguille pour en piquer — celui qui reculerait…

À Pisanio.

Pourquoi avez-vous quitté votre maître ?

PISANIO.

— Par son ordre. Il ne m’a pas permis — de l’accompagner au port, et il m’a laissé ses instructions — sur le service que j’aurai à faire — quand il vous plaira de m’employer.

LA REINE.

Cet homme — a toujours été votre fidèle serviteur : j’ose gager mon honneur — qu’il restera tel.

PISANIO.

Je remercie humblement votre altesse.

LA REINE, à Imogène.

— De grâce, faisons ensemble quelques pas.