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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.
arrivent. Demain, — avant que le soleil nous voie, nous verserons le sang — qui nous a échappé aujourd’hui. Je vous remercie tous ; — car vous avez le bras vaillant, et vous vous êtes battus, — non comme si vous serviez autrui, mais comme si ma cause — avait été celle de chacun de vous ; vous vous êtes tous montrés des Hectors. — Entrez dans la ville, embrassez vos femmes, vos amis, — et racontez-leur vos exploits, tandis qu’avec des larmes de joie — ils laveront les caillots de vos blessures et baiseront — vos plaies honorées.
À Scarus.
Donne-moi ta main.
Cléopâtre arrive avec sa suite.
ANTOINE.
— C’est à cette grande fée que je veux vanter tes exploits, — pour qu’elle te bénisse de sa reconnaissance.
À Cléopâtre.
Ô toi, lumière du jour, — étreins mon cou bardé de fer ; toute radieuse, élance-toi, — en dépit de cette armure, sur mon cœur pour t’y laisser — soulever par les élans du triomphe !
CLÉOPÂTRE, le prenant dans ses bras.
Seigneur des seigneurs, — ô héroïsme infini ! te voilà donc revenu souriant, — après avoir échappé au grand piége des hommes.
ANTOINE.
Mon rossignol, — nous les avons chassés jusqu’à leurs lits.
Portant la main à ses cheveux.
Eh bien, ma fille, bien que les gris — soient quelque peu mêlés aux bruns, nous avons encore — assez de cervelle pour nourrir notre énergie et — pour tenir tête à la jeunesse.