Regarde cet homme ; — confie à ses lèvres ta main sympathique… — Baise cette main, mon guerrier… Il a combattu aujourd’hui — comme si un dieu, hostile au genre humain, avait — pris sa forme pour détruire.
Ami, je vais te donner — une armure d’or, qui appartenait à un roi.
— Il l’a bien méritée, fût-elle couverte d’escarboucles — comme le char sacré de Phébus !… Donne-moi ta main ; — faisons à travers Alexandrie une marche joyeuse ; — portons devant nous nos boucliers, balafrés comme leurs maîtres. — Si notre grand palais était assez vaste — pour camper cette armée, nous souperions tous ensemble — et nous boirions à la ronde à la journée de demain — qui nous promet un royal péril… Trompettes, — assourdissez la ville de vos fanfares cuivrées, — et qu’on y mêle le cliquetis de nos tambourins, — en sorte que le ciel et la terre se fassent écho — pour applaudir à notre approche.
— Si nous ne sommes pas relevés avant une heure, — nous devrons retourner au corps de garde. La nuit — est brillante et l’on dit que nous serons en bataille — dès la deuxième heure du matin.