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SCÈNE XXXV.
faites-lui dire que vous êtes morte. — La séparation de l’âme et du corps n’est pas plus déchirante — que la perte de la grandeur.
CLÉOPÂTRE.
Au tombeau ! — Mardian, va lui annoncer que je me suis tuée ; — dis-lui que mon dernier mot a été : Antoine ! — et, je t’en prie, attendris-le par ton récit. Pars, — Mardian, et reviens m’apprendre comment il prend ma mort. — Au tombeau !
Tous sortent.
SCÈNE XXXV.
[Alexandrie. Dans le palais d’Antoine.]
Entrent Antoine et Éros.
ANTOINE.
— Éros, tu me vois encore ?
ÉROS.
— Oui, noble seigneur.
ANTOINE.
— Nous voyons parfois un nuage qui ressemble à un dragon, — parfois une vapeur ayant la forme d’un ours ou d’un lion, — d’une citadelle flanquée de tours, d’une roche pendante, — d’une montagne dentelée ou d’un bleu promontoire — couronné d’arbres qui font des signes au monde — et jettent à nos regards une aérienne moquerie ! Tu as vu ces météores ; — ce sont les spectacles du sombre Vesper.
ÉROS.
Oui, monseigneur.
ANTOINE.
— Rien que le temps d’y penser, et ce qui tout à