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SCÈNE XXXVIII.

CLÉOPÂTRE.

— Il veut me traîner en triomphe !

DOLABELLA.

Il le veut, madame, — je le sais.

UNE VOIX, du dehors.

Faites place, là… César !

Entrent César, Gallus, Proculéius, Mécène, Séleucus et autres personnages de la suite.
CÉSAR.

Où est la reine — d’Égypte ?

DOLABELLA, à Cléopâtre.

C’est l’empereur, madame.

Cléopâtre se jette aux pieds de César.
CÉSAR.

Relevez-vous. — Ne vous agenouillez pas. — Je vous en prie, debout ! debout, Égypte !

CLÉOPÂTRE.

Sire, les dieux — le veulent ainsi ; à mon maître et seigneur, — il me faut obéir.

CÉSAR.

Ne vous mettez point en tête d’idées pénibles ; — les injures que vous nous avez faites, bien que le souvenir — en soit écrit avec notre sang, ne sont plus pour nous — que les effets du hasard.

CLÉOPÂTRE.

Seigneur unique du monde, — je ne puis présenter ma propre cause assez bien — pour qu’elle paraisse juste ; mais je confesse — avoir cédé aux faiblesses qui déjà — trop souvent ont fait la honte de notre sexe.

CÉSAR.

Cléopâtre, sachez — que nous sommes plus disposé à atténuer tout qu’à tout aggraver. Si vous vous conformez à nos intentions, — qui sont pour vous des plus bien-