— Y a-t-il donc un aspic sur mes lèvres ? quoi, tu tombes ? — Si tu peux si doucement te séparer de la nature, — le coup de la mort est comme l’étreinte d’un amant, — qui blesse et qu’on souhaite… Es-tu donc immobile ? — Si tu t’évanouis ainsi, tu déclares au monde — qu’il n’est pas digne d’un adieu.
— Nuages épais, dissolvez-vous en pluie, que je puisse dire : — Les dieux eux-mêmes pleurent !
Ceci m’accuse de lâcheté : — si elle rencontre la première Antoine dans son tourbillon, — il lui demandera de mes nouvelles en lui accordant ce baiser — qui est pour moi le ciel.
Viens, misérable tueur, — défais avec ta dent acérée le nœud ardu — de cette vie : pauvre bête venimeuse, — irrite-toi et dépêche… Oh ! que ne peux-tu parler, — pour que je t’entende appeler le grand César âne — stupide !
Ô étoile d’Orient !
Silence ! silence ! — ne vois-tu pas mon enfant à la mamelle — qui tette sa nourrice en l’endormant ?
Oh ! finissons ! finissons !
— Aussi suave qu’un baume, aussi doux que l’air, aussi tendre… — Ô Antoine !