Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
SCÈNE VII

TRANIO.

— Oui, madame.

LUCENTIO.

Nous voilà donc débarrassés de Licio !

TRANIO.

— Ma foi, oui ; il va trouver une veuve plantureuse — qu’en un jour il aura courtisée et épousée.

BIANCA.

— Dieu le tienne en joie.

TRANIO.

— Oh ! il est bien sûr de l’apprivoiser.

BIANCA.

À ce qu’il dit, Tranio.

TRANIO.

— D’honneur, il est allé à l’école où l’on apprend à apprivoiser.

BIANCA.

— Comment ! il y a une école comme celle-là.

TRANIO.

— Oui, madame, et c’est Petruchio qui en est le maître ; — il enseigne je ne sais combien de tours — pour apprivoiser la femme la plus sauvage et pour exorciser une bavarde.

Biondello arrive en courant et prend Lucentio à part.
BIONDELLO.

— Ô maître. ! maître ! j’ai tant fait le guet, — que je suis échiné ; mais enfin, j’ai aperçu — un angélique vieillard qui descendait la colline — et qui fera l’affaire.

LUCENTIO.

Qu’est-il, Biondello ?

BIONDELLO.

— Maître, c’est un négociant ou un pédagogue, — je ne sais pas quoi ; mais la gravité de son costume, — de