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SCÈNE VIII.

HORTENSIO, s’asseyant en face de Catharina.

— Signor Petruchio, fi ! vous êtes à blâmer ! — Allons, madame Catharina, je vous tiendrai compagnie.

PETRUCHIO, bas, à Hortensio.

— Mange tout, Hortensio, si tu m’aimes…

Haut, à Catharina.

— Puisse ce repas faire du bien à ton petit cœur ! — Cateau, mange vite… Et tout à l’heure, mon aimable rayon de miel, — nous allons retourner chez ton père, — pour y étrenner les plus belles parures, — les vêtements de soie, les toques et les bagues d’or, — les fraises, les manchettes, les vertugadins, je ne sais quoi encore, — les écharpes, les éventails, les garnitures de rechange, — les bracelets d’ambre, les colliers et tout le clinquant possible… — Eh bien, tu as dîné ? Le tailleur attend ton bon plaisir — pour orner ta personne de ses plus riches falbalas.

Entre un Garçon tailleur, apportant une robe.
PETRUCHIO.

— Venez, tailleur, et voyons cette parure ; — déployez la robe.

Entre un Mercier, apportant une toque.
LE MERCIER.

— Voici la toque que Votre Honneur a commandée.

PETRUCHIO.

Allons donc ! elle est moulée sur une écuelle ; — c’est un vase de velours. Fi ! fi ! c’est inconvenant et malpropre. — Eh ! mais, c’est une coquille, une écaille de noix, — un brimborion, un hochet, une attrape, une toque de poupon ! — Emportez-la, allons, et donnez m’en une plus grande.