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SCÈNE IV.

DEUXIÈME SEIGNEUR.

Je serai votre complice… Allons, adieu.

BERTRAND.

Je tiens tant à vous que notre séparation est le plus douloureux écartellement.

PREMIER SEIGNEUR, à Paroles.

Adieu, capitaine.

DEUXIÈME SEIGNEUR.

Suave monsieur Paroles !

PAROLES.

Nobles héros, mon épée et les vôtres sont sœurs. Bonnes et brillantes lames ! Un mot, braves métaux ! vous trouverez dans le régiment des Spinii un certain capitaine Spurio, avec sa cicatrice, emblème de guerre, ici sur la joue gauche, c’est cette épée même qui l’a ainsi balafré ; dites-lui que je vis et recueillez ses récits sur mon compte.

DEUXIÈME SEIGNEUR.

Oui certes, noble capitaine.

PAROLES.

Soyez les novices chéris de Mars !

Les seigneurs sortent.
À Bertrand.

Qu’allez-vous faire ?

BERTRAND.

Je reste. Le Roi…

PAROLES.

Traitez ces nobles seigneurs avec une plus ample cérémonie ; vous vous êtes enfermé dans la lice d’un adieu trop froid. Soyez plus empressé près d’eux ; car ils sont l’aigrette même du bon ton ; ils alignent leurs manières, ils mangent, parlent et se meuvent sous l’influence de l’étoile la plus en vogue ; et, quand ce serait le diable qui réglerait la mesure de la mode, ils vou-