Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

BERTRAND.

Laissez cela ! Je suis très-pressé. Au revoir. Retournez vite.

HÉLÈNE.

— De grâce, monsieur, excusez-moi…

BERTRAND.

Eh bien, que voulez-vous dire ?

HÉLÈNE.

— Je ne suis pas digne du trésor que je possède, — et je n’ose pas dire qu’il est mien, et pourtant il l’est ; — mais je déroberais bien volontiers, en voleuse timide, — ce que la loi m’adjuge.

BERTRAND.

Que voudriez-vous ?

HÉLÈNE.

— Quelque chose… Moins que cela… Rien, en réalité… — Je ne voudrais pas vous dire ce que je voudrais, monseigneur ; mais si, ma foi ! — Des étrangers, des ennemis se séparent ; ils ne s’embrassent pas…

BERTRAND.

— Ne vous attardez pas, je vous prie. À cheval, vite !

HÉLÈNE.

— Je ne romprai point votre consigne, mon bon seigneur.

BERTRAND, à Paroles.

— Où est le reste de mes gens, monseigneur ?

À Hélène.

Adieu.

Hélène sort.

— Va, rentre chez moi ; moi, je n’y rentrerai jamais, — tant que je pourrai brandir mon épée ou entendre le tambour. — En avant ! fuyons !

PAROLES.

Bravo ! Coragio !

Il sortent.