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PEINES D'AMOUR PERDUES.

LE ROI.

Tout doux ! Pourquoi vous emporter si vite ? — Est-ce un honnête homme ou un voleur qui prend ainsi le galop ?

BIRON.

— Je me sauve de l’amour ; bel amoureux, laissez-moi passer !

Entrent Jacquinette et Trogne.
JACQUINETTE, une lettre à la main.

— Dieu bénisse le roi !

LE ROI.

Quel présent apportes-tu là ?

TROGNE.

— Une trahison certaine.

LE ROI.

Qu’est-ce que fait la trahison ici ?

TROGNE.

— Elle n’y fait rien, seigneur.

LE ROI.

Si elle ne fait rien de mal, — la trahison et vous deux, vous pouvez vous en aller en paix.

JACQUINETTE, montrant la lettre au roi.

— Je supplie Votre Grâce de faire lire cette lettre ; — notre curé la suspecte ; il a dit qu’il y avait trahison.

LE ROI.

Biron, lis-nous-la.

Biron prend la lettre.
À Jacquinette.

— De qui la tiens-tu ?

JAQUINETTE.

De Trogne.

LE ROI, à Trogne.

— Et toi, de qui la tiens-tu ?