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PEINES D'AMOUR PERDUES.
du moins qu’ils n’oseront jamais se montrer autrement que sous le masque ? — Ce Biron tout sémillant avait tout à fait perdu contenance.
ROSALINE.

— Oh ! ils étaient tous dans un lamentable état. — Le roi dévorait ses larmes en implorant un mot tendre.

LA PRINCESSE.

— Biron, à bout de prières, se confondait en serments.

MARIA.

— Du Maine et son épée se mettaient à mon service : — Non, pointe, ai-je répondu. Et mon serviteur est resté coi.

CATHERINE.

— Messire de Longueville m’a dit que je lui pesais sur le cœur, — et savez-vous comment il m’a appelée ?

LA PRINCESSE.

Nausée, peut-être.

CATHERINE.

Justement.

LA PRINCESSE.

Éloigne-toi vite, maladie que tu es !

ROSALINE.

— Allons, on trouverait de meilleurs esprits sous de simples bonnets de laine… — Sachez-le, le roi est mon amoureux juré.

LA PRINCESSE.

— Et le pétulant Biron m’a engagé sa foi.

CATHERINE.

— Et Longueville était né pour me servir.

MARIA.

— Du Maine m’est attaché comme l’écorce à l’arbre.

BOYET.

— Madame, et vous, jolies donzelles, prêtez l’oreille :