— Vous repentez-vous, belle enfant, du péché que vous portez ?
— Oui, et j’en subis la honte avec une entière résignation.
— Je vous enseignerai à faire votre examen de conscience — et à reconnaître si votre repentir est solide — ou creux.
Je l’apprendrai volontiers.
— Aimez-vous l’homme qui a fait votre malheur ?
— Oui, comme j’aime la femme qui a fait le sien.
— Ainsi donc, il paraît que votre acte si blâmable — a été commis d’un mutuel accord ?
D’un mutuel accord.
— Alors votre péché a été plus grave que le sien.
— Je le confesse et m’en repens, mon père.
— C’est bien, ma fille ; mais prenez garde que la cause de votre repentir — ne soit la honte que vous a attirée le péché ; — ce remords-là a pour objet nous-même et non le ciel : — il prouve que, si nous ménageons le ciel, ce n’est pas par amour pour lui, — mais par crainte…
— Je me repens du péché, parce que c’est un mal, — et j’en recueille la honte avec joie.