— Lequel est Bernardin ?
Celui-ci, monseigneur.
— Il y a un moine qui m’a parlé de cet homme… — L’ami, on dit que tu as une âme endurcie — qui ne conçoit rien au-delà de ce monde, — et que tu arranges ta vie en conséquence. Tu es condamné ; — mais, pour ta peine terrestre, je te la remets toute ; — profite de cette grâce, je t’en prie, pour te préparer — un meilleur avenir… Mon père, conseillez-le ; — je le Iaisse entre vos mains. Quel est ce gaillard si bien emmitouflé ?
— C’est un autre prisonnier que j’ai sauvé, — et qui devait mourir décapité en même temps que Claudio ; — il ressemble à Claudio, à croire que c’est lui-même.
— S’il ressemble à votre frère, en souvenir de lui — je lui pardonne. Pour vous, aimable beauté, — accordez-moi votre main, — dites que vous voulez bien être à moi, — et le voici mon frère.
Tout cela s’expliquera en temps opportun. — À présent, le seigneur Angelo devine qu’il est sauvé ; — il me semble voir une lueur dans son regard. — Allons, Angelo, vous recueillez le bien pour le mal : — songez à aimer votre femme ; elle ne vaut pas moins que vous. — Je me