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TIMON D'ATHÈNES.


Entre un page.
le fou.

Tenez, voici venir le page de ma maîtresse.

le page, au fou.

Eh bien, capitaine ? que faites-vous dans cette sage compagnie ? Comment vas-tu, Apemantus ?

apemantus.

Que n’ai-je une férule dans la bouche pour pouvoir te répondre utilement !

le page, tendant des papiers à Apemantus.

Je t’en prie, Apemantus, lis-moi l’adresse de ces lettres ; je ne les distingue pas.

apemantus.

Tu ne sais pas lire ?

le page.

Non.

apemantus.

Alors la science ne perdra pas grand’chose le jour où tu seras pendu. Ceci est pour le seigneur Timon ; ceci pour Alcibiade. Va, tu es né bâtard et tu mourras maquereau.

le page.

Toi, une chienne t’a mis bas et tu mourras de faim, comme un chien. Ne réplique pas, je me sauve.

Le page sort en courant.
apemantus.

Comme tu te sauves de la vertu, à toutes jambes… Fou, j’irai avec vous chez le seigneur Timon.

le fou.

Me laisserez-vous là ?

apemantus.

Si Timon est chez lui… Vous trois, vous servez trois usuriers.