Monseigneur ne s’est pas encore montré ?
Pas encore.
— Cela m’étonne ; il avait coutume de briller dès sept heures.
— Oui, mais les jours sont devenus plus courts avec lui. — Vous devez considérer que la carrière du prodigue — ressemble à celle du soleil, sauf qu’elle ne se recommence pas. — Je crains bien — que la bourse du seigneur Timon ne soit au plus fort de l’hiver ; — je veux dire qu’on pourrait y plonger bien avant sans — en tirer grand’chose.
J’ai la même crainte que vous.
— Je vais vous faire observer un fait étrange.
— Votre maître vous envoie chercher de l’argent.
Oui, rien de plus vrai.
— Eh bien, il porte encore les bijoux que lui a donnés Timon, — et dont je viens réclamer le payement.
— J’obéis à contre-cœur.
Remarquez, chose étrange, — que Timon dans ce cas paie plus qu’il ne doit : — c’est juste comme si votre maître lui faisait demander le paiement — des riches joyaux qu’il porte lui-même.
— Ce message me répugne, les dieux m’en sont témoins.