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SCÈNE V.

à celle de Hereford ; — la mienne ressemble à la leur. Les choses doivent être comme elles sont.


Entre Northumberland.
northumberland.

— Mon suzerain, le vieux Gand se recommande au souvenir de Votre Majesté.

richard.

— Que dit-il ?

northumberland.

Rien, vraiment : tout est dit. — Sa langue est désormais un instrument sans corde. — Paroles et vie, le vieux Lancastre a tout épuisé.

york.

— Puisse York être maintenant le premier à faire ainsi banqueroute ! — Si pauvre que soit la mort, elle met fin à la misère mortelle.

richard.

— Le fruit le plus mûr doit tomber le premier ; de là sa chute. — Son temps est terminé ; nous, nous avons à achever notre pèlerinage : — n’en parlons plus… Songeons maintenant à notre guerre d’Irlande. — Il nous faut exterminer ces Kernes farouches et échevelés, — seuls êtres venimeux qui vivent — sur une terre où rien de venimeux n’a le privilége de vivre. — Et comme cette grande entreprise entraîne des charges, — nous saisissons pour nos subsides — l’argenterie, les espèces, les revenus et les biens meubles — que possédait notre oncle Jean de Gand.

york.

— Où s’arrêtera ma patience ? Ah ! jusques à quand — un tendre respect me fera-t-il subir l’iniquité ! — La mort de Glocester, le bannissement de Hereford, — les affronts faits à Gand, les griefs intimes de l’Angleterre,