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RICHARD II.

dans les nues étrangères mes soupirs anglais, — mangeant le pain amer de la proscription, — tandis que vous viviez de mes seigneuries, — que vous détruisiez mes parcs, et que vous abattiez mes forêts ; — tandis que vous arrachiez de mes fenêtres mon blason de famille — et que vous effaciez ma devise, ne me laissant d’autres signes — que l’estime des hommes et le sang de mes veines — pour prouver au monde que je suis gentilhomme. — Ces motifs et bien d’autres (je pourrais en dire deux fois plus) — vous condamnent à mort… Qu’on les livre — à l’exécution et au bras de la mort !

bushy.

— Le coup de la mort m’est plus agréable — que ne l’est Bolingbroke à l’Angleterre… Milords, adieu.

green.

— Ce qui me console, c’est que le ciel prendra nos âmes, — et punira l’iniquité des peines de l’enfer.

bolingbroke.

— Milord Northumberland, veillez à ce qu’ils soient dépêchés.

Sortent Northumberland et d’autres, avec les prisonniers.

— Mon oncle, vous dites que la reine est chez vous. — Au nom du ciel, qu’elle soit bien traitée : — dites-lui que je lui envoie mes affectueux hommages ; — ayez bien soin que mes compliments lui soient transmis.

york.

— J’ai dépêché un de mes gentilshommes — avec une lettre pleine de votre affection pour elle.

bolingbroke.

— Merci, cher oncle… Venez, milords ! en marche ! — Allons combattre Glendower et ses complices. — Un peu de travail encore, et, ensuite, congé !

Ils sortent.