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SCÈNE VII.

falstaff, à Dorothée.

Tu me donnes des baisers flatteurs.

dorothée.

Non, vraiment ; c’est de bien bon cœur que je te baise.

falstaff.

Je suis vieux, je suis vieux.

dorothée.

Je t’aime mieux que le plus jeune de ces polissons-là !

falstaff.

De quelle étoffe veux-tu avoir un surcot ? Je recevrai de l’argent jeudi : tu auras un bonnet demain… Allons, une chanson joyeuse ! il se fait tard ; nous allons nous coucher !… Tu m’oublieras quand je serai parti.

dorothée.

Sur mon âme, tu vas me faire pleurer si tu dis ça. On verra seulement si je me fais belle une fois avant ton retour… Allons, écoute la fin de la chanson.

falstaff.

Du Xérès, Francis.

le prince henry et poins, s’avançant.

Voilà, voilà, monsieur !

falstaff, les considérant l’un après l’autre.

Hé ! un bâtard du roi !… Et toi, serais-tu pas un frère à Poins ?

le prince henry.

Çà, globe d’impurs continents, quelle vie mènes-tu donc ?

falstaff.

Une meilleure que toi ; je suis un gentilhomme ; toi, tu n’es qu’un tireur de vin.

le prince henry.

Messire, ce sont vos oreilles que je viens tirer.

l’hôtesse.

Oh ! que le seigneur préserve ta chère Altesse ! sur