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HENRY IV.

mon âme, tu es le bienvenu à Londres ! Que le Seigneur bénisse ta bien-aimée figure ! Doux Jésus ! Vous voilà donc revenu du pays de Galles !

falstaff.

Ah ! folle et auguste engeance de putain, par cette frêle chair et ce sang corrompu (mettant la main sur Dorothée), tu es la bienvenue.

dorothée.

Qu’est-ce à dire ! gros niais, je vous méprise.

poins, au prince.

Milord, il vous fera renoncer à votre vengeance et tournera tout en plaisanterie, si vous ne battez pas le fer tandis qu’il est chaud.

le prince henry.

Immonde mine à suif, quel ignoble langage vous venez de tenir sur moi en présence de cette honnête, vertueuse et civile demoiselle !

l’hôtesse.

Béni soit votre bon cœur ! Elle est bien tout ça, sur mon âme !

falstaff, au prince.

Écoute !

le prince.

Oui, sans doute ; vous m’aviez reconnu, comme le jour où vous vous êtes si bien sauvé du côté de Gadshill ; vous saviez que j’étais derrière vous ; et vous avez dit ça tout exprès pour éprouver ma patience.

falstaff.

Non, non, non ; non pas ! je ne croyais pas que tu fusses à portée de m’entendre.

le prince henry.

Je vais donc vous réduire à confesser vos insultes préméditées ; et alors je saurai comment vous traiter.