Je vous adresse mes plus sincères remercîments, mes bons lords. Tirez les rideaux, et quittez un moment cette chambre et faites bercer mon sommeil par quelque musique.
Ah ! trois fois malheureux Harry, qui as négligé si longtemps de visiter ton père malade. J’irai, mais pourquoi ne pas entrer dans la chambre du cher malade, afin de réconforter son âme mélancolique ?… Son âme, ai-je dit ? Voilà bien son corps, mais son âme est en un lieu où elle n’a plus besoin de corps. Ah ! trois fois maudit Harry, qui as tant offensé ton père et n’as pu implorer son pardon pour toutes tes offenses ! Oh ! mon père mourant ! maudit soit le jour où je suis né, et maudite l’heure où j’ai été engendré ! Que ferai-je ? Si des larmes tardives peuvent réparer ma négligence, je veux pleurer nuit et jour jusqu’à ce que la source de mes pleurs soit tarie.
Entrons doucement, milord, pour le réveil du roi.
Eh bien, milords ?
Comment se trouve Votre Grâce ?
Un peu mieux après mon somme. Mais, mes bons seigneurs, enlevez la couronne, reculez un peu ma chaise et mettez-moi sur mon séant.
N’en déplaise à Votre Grâce, la couronne est enlevée.
La couronne enlevée ! mon bon lord d’Oxford, allez voir qui a commis cet acte ! Sans doute quelque traître égaré qui aura voulu frustrer mon fils.
Sous le bon plaisir de Votre Grâce, voici milord le jeune prince avec la couronne.
Eh bien, mon fils, je croyais, la dernière fois que je vous ai admonesté, vous avoir donné une leçon suffisante, et voilà que vous recommencez ! Ah ! dis-moi, mon fils, trouves-tu le temps si long que tu veuilles avoir la couronne avant que le souffle se soit exhalé de mes lèvres.
Très-souverain seigneur et bien-aimé père, je suis entré dans votre cham-